Vitam

Primasch. Un homme qui a décidé un jour de se réinventer, afin de donner libre cours à cette part de lui-même qui ne pouvait plus s'exprimer dans le cadre compassé de la musique classique.

Primasch. Un homme qui a branché son violon sur l'électricité. Ce que d'aucuns considèrent comme sacrilège, alors qu'il ne s'agit que de libérer l'instrument adulé. De lui permettre d'enfin chanter, hurler ou susurrer dans des registres qui lui étaient naguère inconnus. Voire interdits.

Primasch. Un homme qui, de la pointe de son archet, tire un trait d'union jubilatoire entre le folklore est-européen et l'énergie brute d'un rock profondément ancré dans les racines du blues. Il a créé un genre qui n'a pas encore de nom. Osons tzigan rock ou gipsy blues. La musique qui naît de ce mariage tient de l'oxymore: elle est à la fois intelligente et viscérale, cérébrale et festive. Noble et bâtarde.

Primasch. Une gueule. Un personnage. Un dandy violoniste qui a délibérément choisi les chemins de traverse pour donner vie à son projet intime. A l'écart des salons feutrés, charismatique et endiablé, il met désormais le feu au public dans des clubs interlopes, où l'on voit soudain se réunir – communion inattendue – des quinquagénaires tardives et des adolescents frénétiques pour danser ensemble sur le parquet élimé ou le sol de béton lavé.

Primasch. L'alter ego de Jean-Christophe Gawrysiak. Un homme qui a toujours vécu par et pour la musique. Bercé dès ses primes années par le répertoire classique et le folklore de ses lointaines racines est-européennes, il a longtemps gardé en son for intérieur cet attrait, né dans l'adolescence rebelle, pour les puissances chtonniennes du rock. Car sachez, jeune homme, que cela ne se fait pas d'aimer Jimi Hendrix, Gary Moore, Carlos Santana, Pink Floyd et Led Zeppelin lorsqu'on est un violoniste de talent.

On a tous en nous une part de schizophrénie. Primasch a décidé de l'exprimer.

Marc Luthy

Alter ego...

 

Vitam

Primasch. A man who one day decided to reinvent himself to give free rein to his feelings and emotions, which he could no longer express through the conventional frame of classical music.

Primasch. A man who has connected his violin to electricity.  Some would consider this a sacrilege, while it is rather a question of freeing the much adored instrument. It is a question of eventually allowing it to sing, to yell, or to whisper in registers that were previously unknown to it. If not forbidden. 

Primasch. A man who, by the point of his bow, draws a jubilant link between the East European folklore and the wild energy of a Rock deeply ingrained in the roots of Blues. He has created a genre that has as yet no name. Let's dare to call it tzigan rock or gipsy blues. The music born from this marriage sounds like an oxymoron: it is at once cerebral and visceral, clever and cheerful. Noble and bastard.

Primasch. A gutsy fellow. A character. A dandy violinist who has consciously chosen a side road to make his most personal projects come to life. Furious and charismatic, he now sets his audience on fire. But not so much in cosy salons, as in underworld clubs, where tardy fifty-year-old guys and frenetic teenagers come together unexpectedly to dance on worn parquet or washed concrete floors. 

Primasch. Jean-Christophe Gawrysiak's alter ego. A man who has always lived for and through music. Immersed in the classical repertory and the folklore of his far-off East European roots from a very early age, he has long felt an attraction to the devilish powers of rock music in his deepest self; an appeal born from his teenage rebellion. For, you must know young man, that it's not cool to love Jimi Hendrix, Gary Moore, Carlos Santana, Pink Floyd and Led Zeppelin, when one is a talented violinist.   

We all have a part of schizophrenia in ourselves. Primasch has decided to reveal it.

 

English version by Cinzia Minervini

gypsy blues ?

 

C'est la vie...

Eh, Primasch, vieux chat, vieux roublard... 


Y a pas cinq minutes, tu jouais encore du Mozart.


Et puis un jour, comme ça, tout à coup, t’as balancé toutes ces partoches (que tu ne savais même pas lire) aux vieux papiers. 
Il faut dire qu'avec tes vieilles tiags «made in Romania», t’as toujours eu plus l’air d’un rocker que d’un dandy... 
T’as toujours préféré la sirba terreuse à la gavotte en jarretière, le csardas rugueux aux subtils «allegro, ma non tanto», les horas de tes hypothétiques grand-mères aux «larghetto» de tes anciens pairs.


Alors tu t’es mis à collecter du rêve, comme ce bon vieux Vladimir qui collectait des papillons dans un palace. A Montreux. 


Dans ton exil de travers, tu t’imagines – sempiternel rêveur – fouler l’herbe de la Puszta, t’empiffrer de bortsch à Kazimierz, te soûler la gueule dans une gargote à Tchernovitz, pour mieux revenir à Stamboul – rien que pour voir. Puis, enfin, soigner les engelures de ton âme dans une tchaïkhane entre Tabriz et Irkutsk, en plein cœur de l’hiver... 


Et puis – comme si ça ne suffisait pas – de la bourlingue plein la tronche, du vinyle plein les pattes, t’es allé voir de l’autre côté, s’il y avait de la lumière chez Jimi et les autres. Histoire de mendier quelques miettes de leurs overdrives pour nourrir les cordes de ton stradivarius de pacotille... Haïdouk bâtard paumé dans le Midwest, à mi-chemin entre Las Vegatch et Chicagograd.

Primasch, old cat, old dodger...

 

Life of a Primasch

Hey Primasch, you old cat, old dodger... 

Not even five minutes ago you were playing Mozart. 

And then one day, just like that, out of the blue, you threw all those scores (that you couldn’t even read) away with the junk papers. 
Well, needless to say, your old ‘tiags “made in Romania” always made you look more like a rocker than a dandy. 
No can do. 
You always favoured the dirty sirba over the gavotte in garters, the rough czardas over mincing “allegro, ma non tanto”, the horas of your alleged grannies over the graceful “larghetto” of your old fellow bears.


So you  started to collect dreams as  good old Vladimir gathered butterflies in a Palace. In Montreux.


In your crooked exodus you picture yourself – wandering daydreamer – trampling the Puszta-grass, stuffing your face with borscht in Kazimierz, getting wasted in some watering-hole in Tchernovitz just to arise again in Stamboul – just to see. To end up fixing the frozen bits and pieces of your soul in a tchaïkhane halfway between Tabriz and Irkutsk at the very heart of winter. 


And then, as if you had not enough of land-hopping, of vinyl stuck in your soul, you went on the other side, to check if Jimi and Co. still had their lights on. Just to try and sponge some crumbs of their overdrives to feed your junk Stradivarius... You, mongrelized Haïdouk, lost in transnation, halfway between Las Vegatch and Chicagograd.

English version by Basil Hersche

Aunt Katarzina?
Grand Mother?